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MARIN BLANC: Des tounes et des collages

Marin Blanc, ce nom est peut-être inconnu pour certains, et pourtant ses collages colorés se retrouvent régulièrement placardés aux quatre coins de la ville. Affiches pour les Francos, la Station F-MR, la chanteuse Laurence-Anne ou encore collaboration avec la revue Moebius, l’artiste déborde de projets. 

Hochelaga. C’est ici que tout a commencé pour Marin Blanc. Elle est née quelque part dans l’est, entre HoMa, Rosemont et Angus, là où la culture est bien vivante. L’artiste a d’ailleurs choisi d’y installer son atelier, dans un immeuble situé à quelques minutes à pied de chez elle et de la maison où elle a grandi. Les qualités qu’elle prête à son quartier sont à l’image de son style : simple, efficace et accessible. 

Hochelaga, c’est pas prétentieux. Il y a toutes sortes de personnes quand tu te promènes dans la rue, et personne se juge. Tu peux parler à n’importe qui, le monde est vraiment aidant ici. De mon studio, je vois le stade, le Mont-Royal, les églises. Le quartier est un peu croche, pas trop propre, mais pas froid non plus.


Pas prétentieux” est justement un qualificatif qui colle à la peau de Marin Blanc, et qui, allié à un esthétisme redoutable illustre bien son travail. Tout se passe entre elle, les photos et le papier. Le contact physique avec le matériau est primordial pour elle, sans quoi il ne peut y avoir d’heureux accident : “Des fois c’est juste deux morceaux de papier qui traînent et c’est ça qui fonctionne” avoue-t-elle.

Des silhouettes et des formes découpées à la main à partir de publicités trouvées dans les revues de sa mère à l’époque, le choix d’une couleur dominante et le tour est joué. C’est comme ça que ça marche depuis qu’elle est toute petite. De l’enfance, elle garde aussi ses yeux bleus rieurs qui s’illuminent à chaque évocation de son quartier tant aimé. 

C’est d’ailleurs ici, puis à l’école, qu’elle a découvert la musique, son autre passion. Comme en témoigne son projet “Une toune, un collage”, la musique n’est jamais très loin de ses créations. Leurs titres sont bien souvent des paroles de chansons. Pour l’artiste qui sait apprécier ce que les autres pourraient mépriser, il y a toujours du bon, même dans les choses les plus quétaines. L’occasion aussi de mettre une touche d’humour dans ses réalisations. 

J’ai grandi dans un environnement culturel, et la musique était présente à la maison grâce à mes parents. En fait, j’ai toujours baigné dedans. Collaborer avec des musiciens, c’est ma manière de faire de la musique sans en faire.

Marin Blanc évolue donc entourée de musiciens et et d’autres collaborateurs avec qui les associations se font naturellement. Tout part d’une rencontre, d’un échange. Pour les pochettes d’album, par exemple, elle s’imprègne de la musique avant de se lancer dans la création. Très attentive aux retours de ses collaborateurs, elle aime établir une relation de confiance pour que le projet devienne commun. En créant ensemble, le résultat ne peut en être que meilleur. 

Et sinon, Marin Blanc, qu’est-ce que ça signifie ? La réponse est aussi comique qu’un jeu entre amis. “On s’amusait à enlever les lettres qui reviennent en double dans nos noms, et ça faisait presque Marin Blanc.” Un pseudonyme qui n’a pas d’âge, pas de sexe, et qui donne libre cours à l’imagination de chacun. 

Finalement, l’important pour elle est de toujours prendre du plaisir dans ce qu’elle fait et l’on verra sans doute fleurir à nouveau ses collages sur nos murs avec l’arrivée de la saison des festivals. 

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RÉDIGÉ PAR
Amélie Revert

CRÉDITS PHOTOS
Mélanie Lapointe