OURI: de son et d’audace
Ourielle Auvé est DJ. Plus connue sous son nom de scène Ouri, elle est aussi une productrice et multi-instrumentiste passionnée. Arrivée de France à l’âge de 16 ans, elle a su se faire une place, s’imposer sur la scène musicale montréalaise et exporte désormais son talent à l’international. Entre ses répétitions pour le théâtre et la préparation de son concert à NYC (en première partie de Jacques Greene et The Blaze s’il vous plaît), c’est dans un bar tranquille niché dans le Mile-Ex, qu’elle prend le temps de nous répondre.
Passionnée depuis aussi loin qu’elle s’en souvienne, Ouri s’initie très tôt à la musique. En parallèle du piano et de la harpe, elle désire apprendre à jouer du violoncelle. Ses parents qui l’ont toujours encouragée à faire de la musique, l’inscrivent alors au conservatoire, ce qui lui permettra de se perfectionner et d’approfondir sa culture musicale.
Puis, c’est au cours d’un voyage scolaire à l’âge de 12 ans, qu’elle tombe en amour avec le Canada. L’incroyable richesse culturelle de Montréal la fait rêver. Déjà pleine d’audace et très indépendante, elle décide de s’expatrier à Montréal quelques années plus tard. Elle étudie alors en science, puis en musique électro-acoustique à l’UdeM, avant de se tourner vers une formation en composition.
Mais pour elle, ce ne sont pas les diplômes qui comptent. Elle ressent constamment le besoin de s’exprimer, de travailler et de découvrir ses talents hors de l’école et des sentiers battus. Désapprendre tout ce que l’on a appris, expérimenter et créer, voilà ce qui est vital pour l’artiste.
L’important c’est de développer son oreille, ne pas s’accrocher à toutes les lois et règles que l’on a apprises. Les connaître, bien sûr, mais savoir s’en affranchir.
Après plusieurs années passées à explorer, c’est en 2015 qu’elle sort Maze son premier EP, suivi en 2017 par son premier album Superficial, envoûtant et remarqué par la critique. Puis, cette même année, au cours d’un live avec CRi, elle rencontre l’artiste montréalais Mind Bath. Un véritable coup de foudre artistique. Ils commencent alors à travailler ensemble et de c’est de cette collaboration fructueuses que naîtra un EP de 3 titres, dont « Wild Mother», où les rythmes intimistes d’Ouri se mêlent à la voix sensible de Mind Bath.
Pour la jeune femme, de telles rencontres sont l’essence même de ses collaborations. Elles naissent et perdurent grâce à la connexion établie entre deux artistes et c’est aussi de cette manière qu’elle aborde son travail de productrice.
La production c’était pour moi une évidence, cela permet de tout essayer, ne pas être rattachée à un style, d’être anonyme. C’est un véritable terrain de liberté.
Transportée par les rencontres et les musiques de tous horizons, de l’underground britannique aux percussions brésiliennes, Ouri semble puiser son inspiration de tout ce qui l’entoure. Mais ses sources de création ne sont pas uniquement musicales, puisqu’elle voue un amour profond à la peinture et aux arts visuels et se laisse influencer par son environnement direct, Montréal.
Quand on se balade dans les rues de Montréal, on a l’impression que tout le monde vit un drame intérieur, cela a un côté très émotionnel. Il y a aussi la météo, qui déprime autant qu’elle permet de travailler, d’être concentrée, isolée et de mener une véritable recherche intérieure.
Dans son dernier album We Share our Blood, Ouri semble ainsi se dévoiler un peu plus. Alors qu’elle chante depuis toujours, c’est ici qu’elle dévoile sa voix pour la première fois dans son travail. Des voix enregistrées le plus souvent chez elle de façon spontanée, au rythme de ses humeurs et de ses envies.
Capable de s’affirmer dans ce qu’elle a d’unique, Ouri ne manquera pas de surprendre cette année encore avec ses nombreux projets : des dates aux États-Unis, en Asie, en Afrique du Nord, deux albums collaboratifs prévus sur lesquels on entendra peut-être quelques notes de violoncelle et bien sûr une belle saison des festivals cet été à Montréal!
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RÉDIGÉ PAR
Cyrielle Guillaume
CRÉDITS PHOTOS
Olivier Clertant